Episode 4

Bannière : "entretiens avec la nouvelle génération de professionnels du tourisme" Justine et Solène

Solène et Justine sont en Licence Professionnelle : Chef de projet touristique au CNAM de Poitiers. Cette formation par apprentissage leur permet de découvrir le monde professionnel mais aussi de développer leurs connaissances.

Vous êtes aujourd’hui en Licence Professionnelle : Chef de projet touristique, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Solène : J’ai eu un parcours un peu atypique. J’ai eu un baccalauréat Scientifique spécialité Physique Chimie puis je me suis dirigée en licence LEA (Langues Etrangères Appliquées) parcours Langues Traduction et Médiation Interculturelle (LTMI) à l’université de Poitiers. Ma licence était trilingue : anglais-espagnol-portugais. J’ai eu l’occasion de partir en deuxième année de licence, 6 mois, aux Iles Canaries dans la cadre d’un Erasmus. J’ai eu ma licence en 2020 (pendant le confinement) mais je n’ai pas trouvé de Master qui me plaise à ce moment-là. Tout est arrivé très vite, et, avec le confinement, il n’a pas été possible d’échanger avec les professeurs au sujet de la suite de notre parcours. J’ai eu connaissance de cette Licence Professionnelle à Poitiers : Chef de projet touristique. Le tourisme est un domaine qui m’a toujours intéressé du fait des langues, et j’adore voyager donc j’ai décidé de candidater.

Justine : J’ai moi aussi un parcours atypique. J’ai obtenu un baccalauréat technologique agricole appelé : Sciences Technologiques de l’Agronomie et du Vivant avec une spécialisation dans l’aménagement et valorisation d’espaces paysagers. J’ai continué avec un BTSA Développement, Animation des Territoires Ruraux, que j’ai réalisé par apprentissage dans le service Tourisme d’une collectivité territoriale de la Drôme. C’est au cours de cette expérience que je me suis rendu compte que j’aimerais m’orienter dans le développement territorial touristique. A l’issue de mon BTSA, j’ai candidaté à la licence professionnelle Chef de projet touristique par apprentissage de Poitiers. Je voulais absolument continuer en apprentissage car j’assimile mieux en pratiquant ce que j’apprends en cours. Ce qui m’a intéressé dans cette licence, c’est la diversité des cours qui permet progressivement de créer un projet touristique concret.

Comment se sont passés les cours en distanciels pour vous ?

Solène : Le premier confinement a commencé une semaine avant la fin de mes cours de licence. Nous n’avons pas eu de cours à distance mais des devoirs à rendre. Pour ce qui est de la licence professionnelle, nous avons commencé les cours en présentiel puis basculé en distanciel lors du second confinement. Suivre les cours en distanciel était assez compliqué, je préfère le format présentiel mais je me suis accrochée. Les cours ont repris en présentiel au début du mois de février. Un sondage a été réalisé pour savoir si des étudiants voulaient revenir en présentiel. Si beaucoup ont souhaité rester en distanciel, ce n’était pas mon cas. Je trouvais que c’était une chance de retourner sur place, d’avoir plus de contact avec les professeurs. Après avoir fait les cours en format hybride (certains chez eux d’autres sur place), les cours sont repassés en présentiel.

Justine : J’ai terminé mon BTSA en distanciel. C’était assez compliqué car j’avais un dossier à rendre pour valider ma formation. Les cours à distance ont été plus compliqués pour moi lors de mon BTSA que lors de ma Licence Professionnelle car j’ai pu rentrer auprès de ma famille. Toutefois, l’ambiance de classe n’est pas pareille à distance, il y a moins de participation et d’échanges par exemple.

Le format de la Licence professionnelle : cours et alternance

Solène : La plupart du temps nous sommes en entreprise. Nous avons une ou deux semaines de cours par mois. Nous avons des semaines de 35 heures de cours – comme pour notre contrat d’alternance. En visio c’est assez long parfois. Les cours sont des blocs. Il y a deux possibilités : nous pouvons avoir toute la journée le même cours (bloc de huit heures), ou deux cours de 4 heures. C’est un format assez particulier !

Justine : Il faut savoir que l’alternance, c’est un rythme assez intense qu’il faut réussir à tenir sur une année. Je ne suis pas quelqu’un de très théorique. Je trouve que j’assimile mieux mes notions de cours grâce à l’alternance ! C’est quelque chose que j’ai déjà observé lors de mon BTSA. Tout ce que j’apprenais en cours, je pouvais le mettre à profit en entreprise : que ce soient des logiciels, des outils, des façons de faire ; et en même temps, ce que j’apprenais en entreprise me permettait d’être plus à l’aise lors de mes cours théoriques. C’est ce que j’aime dans l’alternance. Je trouve que l’on s’épanouit beaucoup plus vite, on gagne de l’expérience professionnelle. C’est une porte d’entrée dans la vie active !

Y-a-il un ou plusieurs cours qui vous a marqué ?

Solène : Tourisme digital ! Au départ on peut penser que c’est un cours embêtant mais non ! La plupart des intervenants de notre Licence professionnelle ne sont pas des professeurs mais des professionnels. C’est un cours formidable où j’ai appris beaucoup de choses. Même en distanciel, Mr Sabouret (un professionnel) a su rendre les cours intéressants. Mais en général j’ai beaucoup appris dans tous les cours ! Je n’avais pas fait de marketing, management, gestion, finance au cours de ma licence LEA ! J’apprends encore pleins de choses.

Justine : Je dirais le marketing. J’en ai fait en deuxième année de BTSA, mais les cours sont tombés lors du 1er confinement, ce qui les a rendus beaucoup moins captivants et intéressants que cette année. En Licence Professionnelle, j’ai pu découvrir les bases du marketing à travers des ateliers créatifs et collectifs, et d’autres méthodes plus ou moins intéressantes.  J’ai réellement pu appréhender cette matière notamment lors de travaux de groupe. Une autre matière qui m’a énormément plu est : tourisme digital. Nous avons appris par exemple à « créer » des sites web. Il y a beaucoup de travail en groupe dans la licence professionnelle, ce que j’apprécie car nous n’avons pas tous le même regard, ce qui permet à la fin de créer de beaux concepts.

L’alternance est une part importante de votre formation, pouvez-vous nous présenter vos missions au sein de vos postes ?

Solène : Je travaille à l’office de Tourisme de Grand Châtellerault comme conseillère en séjour. Je fais de l’accueil physique (quand c’est possible avec la situation sanitaire), mais aussi numérique (mail) et téléphonique. Je travaille aussi dans un bureau (ou en télétravail) sur un projet de slowtourisme, que je dois développer tout au long de l’année, et qui a été choisi par la directrice. Par exemple, pour cet été je dois mettre en place tout un programme d’activités bien-être. Je suis cheffe de projet et je dois – avec mon équipe –  tout organiser, planifier, faire du démarchage et préparer la communication. J’ai créé un programme d’animations qui se déroulera sur tout l’été.

Je suis aussi référente développement durable, c’est-à-dire que je dois sensibiliser toute l’équipe à ce sujet. Une autre personne m’accompagne chaque trimestre et nous présentons à tous les membres de l’équipe des actions à mettre en place sur leur lieu de travail ou chez eux. Je suis aussi référente randonnée : je sensibilise l’équipe sur la randonnée du territoire. J’ai organisé au mois de janvier pour toute l’équipe une randonnée sous forme de jeu de piste. C’était l’occasion de faire une journée team-building tous ensemble ! Ce sont mes trois « grandes » missions. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer entre les cours et mon travail, mais c’est une bonne expérience. Elle me fait gagner en compétences.

Justine : Je travaille au sein du service Tourisme de la communauté d’agglomération de Grand Châtellerault. La chargée de mission de développement touristique qui est ma tutrice, s’occupe de tout ce qui est développement des activités de pleine nature. Le service Tourisme a élaboré un schéma de développement touristique qui est notre feuille de route. Mes missions s’articulent autour de l’itinérance vélo. Ma première mission a été de créer un état des lieux du territoire (répertorier nos boucles, pistes cyclables, les associations en lien avec cette thématique) et j’ai également analysé un séjour à vélo grâce à mes compétences acquises en cours. J’ai aussi mené des recherches sur la clientèle et ses attentes. Ma deuxième mission est de créer un Tour des pays à vélo, c’est-à-dire de créer des itinéraires, se charger de la commercialisation et de la communication avec l’aide de l’Office du Tourisme. Ensuite, je travaille sur l’harmonisation des « boucles cyclo’ ». Je suis en train de faire un état des lieux, pour voir celles qui sont les plus jolies, leurs difficultés, le dénivelé, etc. Je travaille aussi sur la valorisation touristique d’une voie verte : « La ligne verte ». Ce sont mes missions principales. Je vais aussi participer aux manifestations que la collectivité propose, comme l’Été Châtelleraudais 2021 et la manifestation Vélo Swing et Petits Pois qui a lieu au mois de septembre.

Pouvez-vous me parler des deux rapports à rendre en fin de Licence Professionnelle ?

Solène : Il y a un mémoire de trente pages à rédiger en trois parties. La première partie présente l’entreprise. La deuxième présente 3 compétences que l’on a pu améliorer ou acquérir au cours de notre année. Dans la troisième partie nous devons argumenter sur une compétence spécifique.

Justine : Nous avons aussi le dossier projet tutoré en trois parties qui est assez conséquent. Nous devons présenter notre entreprise (histoire, chiffre d’affaires, clientèle), ensuite réaliser une étude de marché sur notre projet – chaque personne choisit son projet – j’ai choisi le tour du pays à vélo, et la troisième partie porte sur la réalisation du projet : toutes les étapes que l’on a effectuées pour réaliser notre projet. La soutenance a lieu en septembre.

Que souhaitez-vous faire après la Licence Professionnelle ?

Solène : Je candidate à des Masters. Les professeurs nous ont expliqué qu’en Licence Professionnelle nous sommes formés pour intégrer le marché du travail directement après, mais avec la crise actuelle j’ai peur de ne rien trouver. De plus, dans les offres d’emplois, il est souvent demandé des profils avec BAC+5. Peut-être que s’il n’y avait pas eu cette crise sanitaire j’aurais envisagé de chercher un emploi, mais actuellement cela me paraît trop compliqué. J’ai, entre autres, postulé à l’ESTHUA pour le Master Management des Entreprises du Tourisme Option Tourisme Sportif et d’Aventures. Les cours en lien avec l’organisation d’évènements font écho à ce que j’ai fait cette année en alternance. Pour ce qui est de l’après je suis surtout intéressée par l’évènementiel sportif mais également par la conception de produit touristique. Je suis ouverte à plusieurs secteurs.

Justine : A l’issue de mon BTS je voulais faire une licence puis continuer en Master. Je vais candidater à trois masters différents et je vais aussi regarder les offres d’emplois même si je ne me sens pas totalement prête à entrer dans la vie active. Je n’ai pas encore toutes les cartes en main. Je pense que le Master peut être une bonne chose pour moi. Trois Masters m’intéressent : un Master Marketing d’Innovation et Territoires, un Master Tourisme parcours développement durable et un Master Tourisme parcours loisirs, tourisme et développement territorial, qui fait écho à mon BTSA. Intégrer une formation plus générale peut m’ouvrir plus de portes dans la fonction publique (où je souhaiterais travailler) et être un atout dans le développement de mes projets personnels. Je m’intéresse beaucoup au développement territorial qui est important à la fois pour les habitants et les touristes. Chaque territoire est différent et ne va pas avoir la même vision, c’est ça qui est intéressant. Le choix du Master est compliqué car de nombreux sujets m’intéressent !

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