
Sara et Mégane, deux étudiantes d’universités membres d’AsTRES, ont toutes les deux décidé de reprendre leurs études. Sara est actuellement en Licence Professionnelle et Mégane en Master 2. Motivées par leur passion pour le tourisme et certaines qu’un diplôme « Tourisme » serait un atout pour leur carrière professionnelle, elles s’épanouissent dans leurs formations.
Vous avez suivi d’autres formations auparavant, pourquoi vous êtes-vous tournées vers des formations « Tourisme » ?
Sara : Je suis diplômée d’une Licence Anglais, Economie et Gestion, Culture Economique à l’université Sorbonne Nouvelle. L’économie est un domaine qui me plaît, mais, ma formation n’a pas répondu à toutes mes attentes. Il y avait beaucoup de littérature, de traduction et très peu de mathématiques et de gestion à mon goût. Je suis arrivée par hasard dans le tourisme. Je cherchais un emploi étudiant et j’ai trouvé une offre sur LinkedIn du BVJ (Bureau des Voyages de la Jeunesse). J’ai commencé comme réceptionniste, ensuite j’ai évolué en tant qu’agent de planning puis comme responsable des réservations. J’ai eu un véritable « coup de cœur » pour le milieu des auberges de jeunesse. C’est un milieu assez particulier qui a ses propres codes. Après l’obtention de ma licence, j’ai continué à y travailler pendant trois ans car je m’y plaisais énormément. Mais je me suis rendu compte que sans un diplôme avec la mention « Tourisme », mon évolution dans le secteur allait être ralentie. Malgré mon expérience et mes compétences acquises, le diplôme reste essentiel. J’ai donc décidé de me réinscrire à l’université en Licence Professionnelle : Gestion des Etablissements Hôteliers de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cette formation me passionne – c’est un sentiment que je n’avais pas ressenti auparavant – et répond à mes attentes universitaires et professionnelles.
Mégane : Après l’obtention du bac, je me suis orientée vers une licence LEA Anglais-Espagnol. Le tourisme ne faisait pas encore parti de mes projets. J’ai toujours adoré les langues. J’ai également appris le chinois et le portugais car j’avais pour objectif de travailler à l’international et de voyager pour mon travail. La formation que j’ai suivie était très orientée sur la traduction et l’interprétation, ce qui ne m’a pas déplu. Suite à ma licence 3 en Erasmus à l’université de Grenade, j’ai donc décidé de candidater à un master traduction, cependant mon inscription n’a pas pu aboutir. J’ai alors décidé d’entrer dans la vie active et je suis partie travailler en Espagne. J’ai pris du recul et je me suis recentrée sur mes intérêts, sur ce que je voulais faire, et c’est à cette occasion que j’ai découvert le secteur touristique et l’élaboration de circuits. Je suis rentrée à Lyon et j’ai postulé au master Tourisme de Lyon II où j’ai été acceptée. J’ai donc commencé mon Master 1 en 2019. J’ai trouvé une activité en parallèle à temps plein en tant qu’agent administratif à l’accueil des urgences d’un CHU car je voulais garder mon indépendance. J’avais un roulement alternant jour nuit en 12 heures ce qui me permettait d’avoir des journées libres pour me rendre en cours. Reprendre ses études à 25 ans n’implique pas les mêmes engagements qu’à 18.

Comment avez-vous abordé le début de votre formation Tourisme ?
Sara : Je suis en licence professionnelle mais avec mon expérience de trois ans je ne suis pas obligée d’être en alternance ou en stage. C’était au départ difficile de quitter mon emploi mais indispensable pour me spécialiser et poursuivre ensuite mon parcours professionnel.
Mégane : Cela a été compliqué au début d’allier un double rythme, l’un au travail et l’autre en cours, mais j’étais très motivée des deux côtés. J’ai trouvé les cours très intéressants et formateurs. J’ai découvert différents secteurs comme le patrimoine. Avant de commencer le Master 1 je pensais plutôt m’orienter vers les spécialisations Marketing Territorial ou Communication Digitale mais au fil de l’année, les cours que j’ai eu m’ont fait changer d’avis et j’ai choisi la spécialisation Valorisation du Patrimoine en Master 2.
Comment se sont passés les cours en distanciel pour vous ?
Sara : Lors du premier confinement, je travaillais. J’ai commencé ma licence professionnelle en septembre 2020 et nous sommes passés en distanciel lors du second confinement. Les cours à distance c’était nouveau pour moi, mais dans l’ensemble cela s’est bien passé. Tout le monde a fait de son mieux que ce soient les professeurs ou les étudiants. J’ai réussi mon semestre. Il y a bien sûr des difficultés. Mais j’ai deux motivations qui sont essentielles : j’aime mon secteur et je veux obtenir mon diplôme. Je pense que c’est pareil pour le reste de mes camarades. De plus, dans ma classe nous sommes tous solidaires et nous nous entraidons, notamment grâce à notre groupe WhatsApp. Nous sommes tous conscients de la situation et de la nécessité de s’adapter et de bien travailler pour rejoindre ensuite un master, tout en espérant que la situation s’améliore l’année prochaine.
Mégane : J’ai vécu les cours à distance de manière différente pour chaque confinement. Lors du premier, je travaillais à plein temps à l’hôpital. J’ai mieux vécu cette situation car j’ai gardé un contact social grâce à mon emploi. J’ai plus mal vécu le second. Peu après la rentrée universitaire, nous sommes rapidement passés sur un enseignement de Master 2 alternant cours en présentiel et en distanciel. La situation s’est compliquée lorsque nous sommes passés en distanciel à 100%. Il est difficile de suivre un cours à travers un écran, les interactions sont compliquées. Les cours en petits groupes, comme celui de patrimoine, permettaient en revanche d’avoir plus d’échanges. Les partiels de Master 2 ont été adaptés à la situation et nous avons eu des questions de réflexion plutôt que des questions de cours. C’est quelque chose que j’ai apprécié car l’exercice en devient plus concret et nous devons faire appel à nos capacités.

Devez-vous rédiger un mémoire ? Quel en est le sujet ?
Sara : Dans ma licence professionnelle, nous devons rédiger un mémoire puis le présenter à l’oral. Il est très important puisque son coefficient est de 9. Mon mémoire a pour sujet : La gestion de crise dans le secteur hôtelier haut-de-gamme en milieu urbain. Je compte réaliser des entretiens pour répondre à ma problématique. Pour ma part, j’essaie de voir quelles seront les évolutions à venir. Je pense que comme beaucoup, mon choix a en partie été influencé par l’actualité. Toutefois, on nous a encouragé à ne pas trop nous focaliser sur la crise et à élargir notre vision.
Mégane : Nous avons un mémoire professionnel à rédiger en Master 2 dans lequel nous analysons l’entreprise qui nous accueille pour notre stage. Le semestre 3 est un semestre de cours et le semestre 4 est exclusivement dédié au stage. L’université s’est adaptée à la situation sanitaire et nous donne la possibilité de commencer notre stage le plus tôt possible, dès le mois de janvier (ce que j’ai fait). L’année universitaire a été prolongée jusqu’à fin décembre. Pour mon stage, j’envisageais de le réaliser à l’opéra (j’ai pratiqué la danse pendant longtemps), dans le milieu culturel, mais avec la covid c’était tout sauf simple. Pourtant j’ai rebondi, j’ai trouvé un stage dans une agence de voyages adaptés ou plutôt c’est le directeur de l’entreprise qui m’a contacté sur LinkedIn et m’a transmis l’annonce. Nous créons des catalogues été et hiver mais aussi des séjours sur-mesure pour des adultes en situation de handicap. C’est un monde que je ne connaissais pas mais que je trouve passionnant. L’humain est au centre de notre activité : nous nous adaptons aux personnalités, rythmes de vie, capacités et âges des personnes. Avec ce stage, j’ai l’impression de faire un métier concret dans le tourisme. Nous portons des valeurs humaines et rendons service. Nos clients apprécient vraiment leurs voyages.
Pour ce qui est de mon mémoire, la problématique est : « Dans quelles mesures Voyages Adaptés parvient à maintenir une offre de qualité pour demeurer concurrentiel et resté attractif auprès de son public ? ». Ma réponse se construit autour de trois parties. Pour la première, je fais l’état des lieux du tourisme adapté, je présente les formes d’handicap, les foyers de vie de ces personnes et met en valeur leur place de citoyen. Pour la deuxième, je présente le modèle économique de l’agence et la troisième partie porte sur les axes d’améliorations comme la diversification et l’évolution de l’offre. Par exemple, avec la covid, des séjours ont été annulés. Notre directeur est intervenu directement dans des foyers avec des équipes d’animateurs. L’agence réfléchit à garder ce type d’animation pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Dans cette dernière partie, j’aborde aussi la question de la cohésion entre les différentes agences réparties sur le territoire français. Mon tuteur professionnel, tout comme mon tuteur pédagogique ont été très impliqués dans l’élaboration de ma problématique et de mon plan. Il y a un vrai travail d’équipe entre l’entreprise et l’université, ce qui dédramatise la rédaction du mémoire et diminue le stress.
Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?
Sara : Je souhaite travailler dans le management hôtelier et pourquoi pas continuer dans le secteur des hébergements touristiques pour jeunes – au sens large – qui est en pleine mutation et est porté par le développement d’offres alternatives adaptées à leurs attentes. C’est un très beau marché. Selon moi, c’est une aventure où l’on se découvre soi-même, qui permet l’ouverture des esprits, et le développement culturel tout en favorisant des rencontres authentiques. C’est une expérience qui invite les jeunes adultes à se tourner vers les autres. Je suis convaincue que le secteur touristique va reprendre mais comment ? A quelle vitesse la reprise aura-t-elle lieu, quels comportements de consommation vont évoluer, à quoi ressemblera le marché du travail une fois diplômée d’un master ? Même si je me pose des questions, je suis persuadée que les prochaines années seront passionnantes. J’espère pouvoir rester dans ce secteur.
Je prépare mes candidatures pour des Masters de management hôtelier et j’envisage aussi de candidater à des Masters management plus classiques et moins spécialisés mais qui me permettront tout de même de travailler dans le tourisme après. J’espère pouvoir poursuivre mes études à l’IREST en master GATH (Master parcours Gestion des Activités Touristiques et Hôtelières). Je vais aussi chercher une alternance pour engranger de l’expérience et, je l’espère favoriser mon insertion sur le marché du travail.

Mégane : Mon but est d’obtenir mon diplôme en juillet afin de rentrer rapidement dans le monde professionnel. Pour cela je dois rendre mon mémoire fin juin – début juillet pour ensuite passer la soutenance. Une fois diplômée j’aimerais rester dans l’entreprise dans laquelle je suis actuellement en stage. Lors de ma recherche de stage, je ne postulais pas au hasard. Je souhaitais avoir la possibilité de décrocher un emploi après le stage. J’ai la chance d’être dans une bonne équipe et de trouver le travail intéressant. Je souhaite y rester le plus longtemps possible pour me forger mon expérience.
Par la suite, pourquoi pas évoluer vers une agence plus tournée vers l’international ou sinon travailler à la promotion d’un territoire à travers son patrimoine. Je ne sais pas si j’ai été influencée par la covid mais j’ose espérer que ce qui nous arrive fasse changer nos habitudes de consommation touristique et que nous nous concentrions plus sur la découverte des régions et du patrimoine. A l’avenir, voyager ne doit plus signifier uniquement partir à l’étranger mais aussi aller à une heure de route de chez soi.
Sara et Mégane ont courageusement décidé de reprendre leurs études, avec un objectif commun : obtenir un Master qui leur permette d’atteindre leurs objectifs professionnels. Grâce à leurs études, et leurs expériences, il n’y a pas doute qu’elles réussiront.